La paralysie des mots face au regard de l'auteur, voilà ce dont il s'agit. Rien d'autre sinon votre regard dans le mien. Sans doute, que vous ne voulez pas, non. Non, vous ne voulez pas de ces mots-là. Vous voulez autre chose, d'autres mots. De ces mots qui expliquent plus qu'ils n'apportent. Rien de ce dont il est essentiel de saisir, vous ne désirez. Je n'ai de mots que les miens et il se trouve qu'ils ne rejoignent pas les vôtres. J'ai choisi le silence là où vous appliquez l'interprétation. Votre langage est admirable, Monsieur, mais vos mots je ne les retiens pas. Je passe sur leur cadavre comme d'autres passeront sur le mien. Je sais que vous attendez autre chose que des mots qui raisonnent de vide. Pourtant c'est ce dont il s'agit, s'agitant du vide de l'existence. S'agitant de cette impuissance propre à l'être humain. Cette impuissance qui le pousse à chercher réponse à sa misérable condition. Et si Dieu est, il est cette énigme devant laquelle je courbe l'échine. Maure Malthus

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